Anémone pulsatille

Stacks Image 760
Habitat et fréquence
On la trouve sur les terrains arides, calcaires, riches en silices : les coteaux ensoleillés, les clairières et les prés secs de toute la France, excepté le Nord et la région méditerranéenne.
Stacks Image 761
Caractéristiques générales de la plante, des feuilles et des fleurs
C'est une plante herbacée velue de 20 à 40 cm de haut, qui se distingue par la double disposition de leurs feuilles. Au niveau basal, on observe une petite touffe d'où part au printemps un involucre de 3 feuilles trifoliées, longuement pétiolées qui recouvrent la tige sur 1/3 de sa hauteur et garnies de longs poils. Sous la fleur, se trouve une deuxième rosette de feuilles. La tige est souple et recouverte de poils soyeux. Le périanthe floral s'épanouit de mars à mai. La fleur est constituée de 5 à 14 longs tépales violets (souvent 6), velus à l'extérieur et abritant de nombreuses étamines jaune d'or.
Stacks Image 762
Forme et maturation du fruit
Le fruit est un akène prolongé par un style qui forme une longue arête plumeuse et argentée, qui apparait dès que la fleur est disparue.
Stacks Image 18
Toxicité
Toute la plante est moyennement toxique. Elle est fortement irritante.
  • Par Thomas Pusch [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
  • Par Jerzy Opioła [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
  • Par Orchi [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons

Données pharmacologiques

  • CompositionC'est le suc de la plante fraîche qui contient des composés rubéfiants, voire toxiques, du type de la protoanémonine : c'est une lactone provenant de cyclisation d'un acide 4-hydroxy-penta-2-4-diénique (acide -Ɣ-hydroxyvinylacrylique), formée à partir d'un précurseur la ranunculine, présent dans la plante fraîche et dont la teneur varie selon les espèces. Sa forte affinité pour le groupe -SH (par inactivation des enzymes du groupe -SH) des protéines explique son effet épidermique vésicant sur la peau et les muqueuses. En séchant ou à la cuisson, elle perd sa toxicité en se dimérisant en anémonine inactive. Elle renferme également de l'acide isoanémonique, du tanin, une matière résineuse, une saponine abondante surtout dans les feuilles et la fleur.
  • SymptômesLe suc de la plante broyée a une action vésicante, rubéfiante, caustique induisant une inflammation locale, qui peut s'accompagner d'une hypersalivation et de vésicules si elle touche la bouche. A forte dose, l'anémonine est toxique : par ingestion, bien que très âcre, elle peut induire des vomissements, des diarrhées, des vertiges, une faiblesse, une inflammation des reins, une exaltation de la sécrétion urinaire avec hématurie et miction douloureuse, des convulsions avec des difficultés respiratoires et cardiaques (accélération du coeur d'où son nom de pulsatille). Le suc de la plante à la dose de 60 g fait mourir un chien en quelques heures.
  • ConfusionsLes autres espèces de pulsatilles, toutefois plus rares : la pulsatille des alpes (P. alpina) aux fleurs blanches lavées de mauve à l'extérieure, la pulsatille soufrée (P. alpina subsp. apiifolia) aux fleurs jaunes, la pulsatille du printemps (P. vernalis) aux fleurs blanches habillées d'un duvet soyeux, la pulsatille de Haller (P. Hallari) aux fleurs violet clair duveteuses, la pulsative rouge (P. ruera) aux fleurs pourpres que l'on trouve en Aubrac, la pulsatille de Coste (P. vulgaris costeana) aux fleurs mauves duveteuses qui pousse dans les Causses.
  • Anciens usages en thérapeutiqueAutrefois on l'utilisait sous forme d'alcoolature des parties aériennes de la plante fraîche (l'une des rares). Elle était indiquée per os comme emménagogue contre l'aménorrhée, comme modérateur de l'excitabilité nerveuse (dans les infections génitales féminines et les douleurs utérines, les névralgies, les spasmes), comme sédatif respiratoire dans l'asthme et même contre la coqueluche. La plante renferme un liquide volatil jaunâtre : en le respirant, les vapeurs font éternuer voire irritent fortement les voies nasales et les yeux. Localement, elle était utilisée en cataplasme contre les affections cutanées (dartre, ulcère, verrue). Aujourd'hui, on l'utilise en homéopathie pour ses actions antispasmodique, sédative, expectorante, diurétique et anticatarrhale : rhino-pharyngite, toux grasse le jour sèche la nuit, bronchite, varices, engelures, dysménorrhées, syndrome prémenstruel, …
  • Show More

Fiche signalétique

  • Nom(s) commun(s)Anémone pulsatille
    Coquelourde
    Coquerelle
    Herbe aux vents
    Fleur de Pâques
    Fleur aux Dames
    Passe-fleur
    Clochette
    Coucheri
    Œil de bœuf
    Teint œuf
    Fils avant père
  • Nom latinAnemone pulsatilla L.
  • FamilleRanunculaceae
  • Toxicité
  • Risque cutané
  • Show More

Le site des plantes toxiques