Ciguë vireuse

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Habitat et fréquence
Préférant les zones de formation de dépôts alluvionnaires partiellement immergées, on la trouve dans les marais tourbeux, les fossés, aux bords des étangs ou sur les rives des cours d'eau. On la rencontre en Europe du Nord et Centrale, notamment dans l'Ouest et le Centre de la France, ainsi que dans le Jura. Elle est absente des Alpes, des Pyrénées et de la région Méditerranéenne.
Elle est menacée et donc protégée en Lorraine.
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Caractéristiques générales de la plante, des feuilles et des fleurs
C'est une grande plante herbacée, aquatique, vivace atteignant 0,6 à 1,5 m de hauteur et entièrement glabre. Les parties aériennes ont une odeur et une saveur semblables à celle du persil ou du celéri. La tige est creuse, robuste, finement striée, de même que les pétioles, et rougeâtre à la base. Les feuilles sont bi- ou tripennatiséquées. Les feuilles inférieures sont longuement pétiolées alors que les feuilles supérieures sont courtement pétiolées ou sessiles et le plus souvent doublement dentelées. Leur morphologie est variable selon leur emplacement : ainsi les lobes des feuilles peuvent être même linéaires/lancéolés ou légèrement dentés en scie. Les fleurs, blanches, mâles ou bisexuées, sont composées de pétales, qui sont répartis de manière uniforme et disposés en grandes ombelles : les ombelles sont divisées en 15 à 25 rayons égaux et allongés, appelés ombellules, sans bractéé mais à bractéoles linéaires. la floraison s'épanouit en juillet-août. Les racines sont caractérisées par la présence de cavités entrecoupées de cloisons blanchâtres. Il en exsude un suc jaunâtre à la coupure.
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Forme et maturation du fruit
Les fruits sont des diakènes qui se scindent, à maturité, en deux méricarpes. Ces derniers sont petits (1,5-2 x 1,5-2 mm), ovoïdes, plus larges que longs, subglobuleux, comprimés sur le côté, et à péricarpes le plus souvent unis, présentant 5 côtes primaires, égales, larges, délimitant 4 vallécules, elles-même parcourues par une ou plusieurs bandelettes.
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Toxicité
La plante est extrêmement toxique.
  • Par H. Zell [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia
  • Par Kristian Peters [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia
  • Par Kristian Peters [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia

Données pharmacologiques

  • CompositionLa famille des Apiaceae (autrefois appelée Ombellifères), compte plus de 3000 espèces, qui sont le plus souvent difficiles à identifier avant floraison. Ici, toutes les parties de la plante fraîche sont hautement toxiques, principalement les organes souterrains. Elle renferme de la cicutoxine, responsable de l'activité toxique, mais aussi du cicutol, d'autres polyines en C-17 et du falcarindiol. Lors du séchage, les polyines sont détruites, en tout cas celles présentes dans les couches externes des tissus : MAIS prudence, des cas d'intoxications sont imputés à une consommation de racines séchées. Certaines espèces de la famille des Apiaceae renferment également des furocoumarines, responsables de phytophotodermatoses : ce sont le psoralène, le bergaptène, la xanthotoxine et des dérivés voisins.
  • SymptômesAprès 30 à 60 min, la mastication de feuilles ou de petits fragments de rhizome ou de racine peut induire des brûlures buccales, une importante salivation suivie de vomissements violents et persistants, puis de spasmes abdominaux. A dose importante surtout de racine, une hyperthermie, des convulsions avec mouvements cloniques et toniques interviennent, ainsi qu'une paralysie de la langue, des difficultés respiratoires dues à une hypersécrétion bronchique, une cyanose. Des troubles cardiaques avec fibrillation ventriculaire conduisent à un arrêt respiratoire fatal. La mort survient en 2 à 3 heures.
    Des cas de phytophotodermatose ont été répertoriés : après un contact cutané avec les feuilles ou le suc de la plante suivi d'une exposition au soleil, des lésions cutanées d'intensité variable apparaissent. Ces lésions vont du simple érythème jusqu'à l'apparition de bulles et de vésicules au niveau des zones exposées (dos des mains, poignets, avant-bras, bas des jambes, …etc). Quelques jours après le contact, les zones touchées présentent une hyperpigmentation.
  • Confusionsgrande ciguë, petite ciguë.
    Racines de panais, d'angélique, de carotte sauvage ou de céleri.
    Feuilles de persil, de cerfeuil ou de carotte sauvage.
    Fruits de l'anis.
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Fiche signalétique

  • Nom(s) commun(s)Grande ciguë
    Ciguë aquatique
    Cicutaire aquatique
    Persil des marais
    Persil des crapauds
    Persil des fous
  • Nom latinCicuta virosa L.
  • FamilleAPIACEAE
  • Toxicité
  • Risque cutané
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