Digitale pourprée

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Habitat et fréquence
Cette famille se répartit en 25 espèces, dont seulement 3 représentants poussent naturellement en France : D. purpurea L., D. lutea L., D. ambigua Murray. A l'état sauvage, elle se rencontre en Europe Occidentale sur les terrains siliceux at acides, notamment dans les Vosges, le Jura, le Massif Central et les Pyrénées. Absente au Nord et au Sud-Est, elle orne aussi les jardins comme plante décorative. Le genre digitale est également cultivée par l'industrie pharmaceutique, pour son action régulatrice sur le rythme cardiaque : on extrait 2 principaux cardiotoniques de la digitale laineuse (D. lanata Ehrhart), appelé digitaline et surtout son métabolite la digoxine, inscrite à la pharmacopée européenne.
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Caractéristiques générales de la plante, des feuilles et des fleurs
C'est une plante herbacée bisannuelle atteignant 0,4 à 1,5 m de haut, pourvue d'une rosette de feuilles basales la première année et d'une tige dressée creuse simple, qui ne sort que la deuxième année. Les feuilles d'un gris cendré sont velues en dessous, alternes, irrégulièrement crénelées. Les feuilles du bas sont larges (longueur= 20 à 30 cm, largeur= 12 à 15 cm), ovales ou lancéolées et longuement pétiolées alors celle du haut sont courtement pétiolées ou sessiles et plus étroites (longueur= 10-40 cm, largeur= 4-15 cm). Au centre des feuilles, se dressent une tige robuste, sans ramification, haute de 60 à 120 cm. De juin à août, les fleurs sont disposées en racèmes terminaux et contituent une longue grappe unilatérale. De la forme d'un dé à coudre (d'où son nom de digitale), elles sont composées par une corolle tubulaire ou campanulée, de couleur pourpre, rarement blanche dont l'intérieur est maculé de tâches rouges inégalement cernées de blanc, qui guide les insectes vers le nectar. Longues de 4 à 5 cm et larges de 2 cm, elle possède 4 étamines dont 2 plus grandes et un style, terminé par 2 stigmates, qui surmonte un ovaire, partagé en 2 loges contenant chacune une multitude de graines très fines. La racine fusiforme est brun rougeâtre.
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Forme et maturation du fruit
Les fruits sont des capsules ovoïdes vertes, s'ouvrant en 2 valves, renfermant de nombreuses graines petites et sphériques. Les capsules sont enveloppées dans le calice.
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Toxicité
La plante est entièrement et extrêmement toxique. La toxicité est maximale dans les feuilles.
  • © Jean-Claude Hayon
  • Par Geneviève Botti [CC-BY-SA-3.0], via Tela-botanica
  • Par Frank Vincentz [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons

Données pharmacologiques

  • CompositionLes feuilles des 3 espèces françaises possèdent les mêmes propriétés, la même action physiologique et la même composition chimique. On doit à un pharmacien français, Nativelle, la découverte en 1868 de la digitaline, encore appelée digitoxine. Cette dernière appartient à la familles des hétérosides cardiotoniques, parmi lesquelles on trouve également la gitoxine et la gitaloxine. De plus, la présence de saponosides facilitent la solubilisation et l'absorption intestinale de ces cardiotoniques. La digoxine, métabolite de la digitaline, est extraite uniquement dans l'espèce cultivée, D. lanata Ehrhart, pour son usage pharmaceutique.
  • SymptômesOn l'utilise dans l'insuffisance cardiaque en thérapeutique pour ses effets inotrope positif ( contractibilité myocardique) associé à des effets chronotropes et dromotropes négatifs ( fréquence et conductibilité du noeud auriculoventriculaire). En cas de surdosage ou d'ingestion de doses modérées mais prolongées par effet cumulatif ( rq : ingestion létale chez Ad. à partir 2 à 3 feuilles séchées toutefois limitée du fait de leur saveur fortement amère et émétisante), on observe des nausées, vomissements pouvant durer plusieurs jours, des diarrhées, suivis de troubles nerveux avec faiblesse, pâleur du visage, maux de tête, dilatation des pupilles, délire, bourdonnement d'oreilles, hallucinations, sensation de froid intense parfois syncope. La toxicité s'accompagne de troubles du rythme cardiaque (bradycardie sinusale ou une extrasystole ventriculaire, voire un bloc auriculo-ventriculaire, une tachycardie ventriculaire) pouvant aller jusqu'à l'arrêt cardiaque par fibrillation ventriculaire et diastole des oreillettes.
  • ConfusionsAutres digitales aux fleurs jaunes et aux feuilles vertes et lisses en France : tout d'abord, D. ambigua Murray (D. ambiguë) aux grandes fleurs jaune clair, longues de 3 à 4 cm, large de 2 cm et aux tiges velues galnduleuse. Et ensuite D. lutea L. (D. jaune) aux fleurs jaunes 2 fois plus petites, sans poil ni glande sur la tige.
  • Anciens usages thérapeutiquesBien que inscrite à la pharmacopée européenne, la digitale pourpre a été peu employée car elle devait être dosées avec la plus grande prudence du fait de son accumulation dans l'organisme. Aujourd'hui, on sait que les hétérosides cardiotoniques sont des molécules à marge thérapeutique étroite nécéssitant une surveillance biologique (la dose thérapeutique est proche de la dose toxique). Un médecin anglais, W. Withering, l'utilisa en 1785 dans le traitement des stases veineuses, appelées "l'hydropisie".
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Fiche signalétique

  • Nom(s) commun(s)Digitale pourprée
    Digitale rouge
    Digitale commune
    Grande digitale
    Doigt de la vierge
    Doigtier de Notre-Dame
    Gantelée
    Gantelet
    Gant de bregère
    Gantillier
    Queue de loup
    Pavée
    Dé de Notre-Dame
    Gandio
    Péterolle
    Gobe-mouche
  • Nom latinDigitalis purpurea L.
  • FamilleScrophulariaceae
  • Toxicité
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