Grande ciguë

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Habitat et fréquence
Présente dans toute l'Europe, elle est plus rare dans le Nord et ne dépasse pas les 1500 m d'altitude.
La plante aime particulièrement les sols argileux ou calcaires et croît dans les lieux frais, le long des haies, des chemins, des décharges publiques et au bord des cours d'eau.
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Caractéristiques générales de la plante, des feuilles et des fleurs
C'est une plante pouvant atteindre 1 à 2,5 m de hauteur, annuelle ou bisannuelle. Elle possède une tige glabre, ronde et creuse, finement cannelée, sillonnée, rainurée, avec des tâches violacées, surtout à la base. Son appellation latine fait allusion au fruit en forme de cône (Conium) et à sa tige maculée (maculatum).
Les feuilles sont alternes, vert vif (plus clair que le persil), 3 à 5 fois pennatiséquées et glabres (contrairement aux feuilles de carotte poilues) : celles de la base sont très grandes (50 cm), à contour triangulaire et dentelée.
En juin, les fleurs blanchâtres sont disposées en ombelles composées de 10 à 20 rayons provenant d'un involucre à 3 à 5 bractées renversées.
La racine pivotante, mince, de 20 à 25 cm de long, a une chair blanche.
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Forme et maturation du fruit
Les fruits sont des diakènes très petits (moins de 3 mm de largeur), ovoïdes, aplatis, comportant 2 méricarpes nets, à côtes saillantes, sinueuses et crénelées, glabres, contrairement à ceux de l'anis vert et ne possède pas de bandelettes. C'est la seule Apiaceae dont les fruits possèdent des ailes ondulées (crénelées). Ils sont extrêmement toxiques lorsqu'ils sont verts et, en séchant à la fin de l'été, ils deviennent bruns et inoffensifs.
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Toxicité
La plante est extrêmement toxique.
  • Par MFP [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia
  • Par Mick Talbot [CC-BY-SA-2.0], via Wikimedia
  • Par Totnesmartin [CC0], via Wikimedia

Données pharmacologiques

  • CompositionL'odeur désagréable de la plante à maturité (pas d'odeur désagréable des jeunes pousses), rappelant celle de "l'urine de souris", due à la coniine, base alcaloïdique libre et volatile, n'encourage pas à sa consommation. Mais il est admis que l'adulte peut succomber après absorption d'environ 6 g de feuilles. Quelques grammes de graines vertes suffisent. Les constituants toxiques sont des alcaloïdes dérivés de la pipéridine, dont les principaux sont la coniine et la Ɣ-conicéine. Leurs concentrations avoisinent 0,05 % dans la racine, 0,20 % dans les feuilles, 0,25 % dans les fleurs et 0,90 % dans les fruits immatures et jusqu'à 4 % dans les fruits matures. Certaines espèces de la famille des Apiaceae renferment également des furocoumarines, responsables de phytophotodermatoses : ce sont le psoralène, le bergaptène, la xanthotoxine et des dérivés voisins.
  • SymptômesEn Grèce Antique, elle constituait la boisson des condamnés à mort, dont le cas le plus célèbre fut Socrate. Ces alcaloïdes agissent sur les systèmes nerveux central et périphérique avec des effets de type nicotinique, mais aussi comme curarisants en induisant de fortes paralysies des muscles striés transversalement. Ainsi les symptômes surviennent 1 à 2 heures après l'absorption : la plupart du temps apparaissent des brûlures dans la bouche, suivies de nausées, de vomissements, d'une hypersalivation, de douleurs abdominales, de diarrhées, une mydriase avec obscurcissement de la vue, des maux de tête violents, des vertiges ainsi qu'une paralysie musculaire, des tremblements et des convulsions. Si l'intoxication est grave, cette paralysie s'étend du bas vers le haut du corps (ex : soif intense sans pouvoir déglutir ni parler) et finit par toucher le muscle du diaphragme pour une issue fatale. La mort survient au bout de 3 à 6 heures sans jamais altérer la conscience et tout en gardant l'esprit lucide.
    Des cas de phytophotodermatoses ont été répertoriés : après un contact cutané avec les feuilles ou le suc de la plante suivi d'une exposition au soleil, des lésions cutanées d'intensité variable apparaissent. Ces lésions vont du simple érythème jusqu'à l'apparition de bulles et de vésicules au niveau des zones exposées (dos des mains, poignets, avant-bras, bas des jambes, …etc). Quelques jours après le contact, les zones touchées présentent une hyperpigmentation.
  • Confusionsciguë vireuse, petite ciguë.
    Racines de panais, d'angélique, de carotte sauvage ou de céleri.
    Feuilles de persil, de cerfeuil ou de carotte sauvage.
    Fruits de l'anis.
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Fiche signalétique

  • Nom(s) commun(s)Grande ciguë
    Ciguë des officines
    Ciguë commune
    Ciguë de Socrate
    Ciguë des anciens
    Ciguë tachetée
    Mort-aux-oies
  • Nom latinConium maculatum L.
  • FamilleAPIACEAE
  • Toxicité
  • Risque par contact
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